"Car pour vraiment aimer quelqu'un, il faut d'abord s'aimer soi-même.
- Oui, mais dans les contes de fées, n'y a-t-il pas toujours un prince ?
- Dans les contes qu'on lit aux enfants le soir avant de s'endormir.
Mais les vrais contes de fées ont toujours une fin heureuse, avec ou sans prince.
La princesse se demanda pourquoi toute sa vie elle avait rêvé d'un prince charmant au point d'avoir l'impression de n'être plus personne sans son prince. Elle avait eu besoin de l'amour pour se sentir belle, unique, désirable. (...) Elle savait maintenant que si elle souhaitait encore ardemment avoir un prince dans sa vie, son bonheur ne dépendait plus de lui parce qu'elle s'aimait suffisamment pour se rendre heureuse - avec ou sans prince. (...)
- Mais je continue à vouloir trouver un prince qui fera battre mon coeur et qui me fera fondre quand il me regardera.
- C'est une vision bien romantique des choses. Mais on ne choisit pas son vrai prince charmant en regardant un inconnu dans les yeux et en se disant que c'est lui le bon.
- Alors comment le reconnaîtrai-je ?
- A son esprit pur et à son coeur généreux.
- Vous voulez dire qu'il sera comme dans le Texte Sacré doux, bon, plein de compassion et tout ça ?
- Oui, répondit Doc. Envers lui-même et envers les autres. Car on traite l'autre comme on se traite soi-même : avec bonté et acceptation ou avec dureté et rejet.
- Est-ce là le secret de l'amour vrai ? demanda la princesse.
- En partie, lui répondit Doc. L'autre partie, c'est d'aimer la personnalité de l'autre.
- Comment cela ?
- Eh bien, on ne peut pas aimer quelqu'un dont on n'aime pas la personnalité. Ce qui faut dire qu'il faut aimer la personne telle qu'elle est et non pas comme on voudrait ou comme on aurait besoin qu'elle soit.
La princesse médita ce qu'elle venait d'entendre puis demanda avec empressement :
- Y a-t-il encore d'autres parties au secret ?
- Oui, beaucoup d'autres. Par exemple, se faire confiance l'un l'autre, partager, être les meilleurs amis du monde. Dans l'amour vrai, il s'agit d'être libre et de grandir en maturité plutôt que d'attachement et de limitations. L'amour vrai signifie la paix plutôt que les conflits, la sécurité plutôt que la peur, dit Doc qui se mit à parler plus vite. L'amour vrai est synonyme de compréhension, d'honnêteté, de soutien, d'implication, de proximité et (...) de respect. Car lorsque quelqu'un n'est pas traité avec respect, il s'ensuit inévitablement une douleur profonde, perturbante, destructrice, nerveusement épuisante et qui ne fait pas partie de la beauté de l'amour vrai. (...)
- Mais sûrement que même l'amour vrai connaît des moments difficiles. Je veux dire que parfois les gens s'énervent et disent des choses...
- Oui, mais on peut être énervé par ce qu'a dit ou fait l'autre personne sans pour autant la mépriser ou la maltraiter. L'amour vrai signifie accepter de ne pas être d'accord avec quelqu'un sans pour autant considérer cette personne comme un ennemi ou un adversaire, ne pas être d'accord tout en continuant à considérer la personne comme une amie ou un coéquipier. Car dans l'amour vrai il n'est jamais question de faire la guerre ou de gagner une bataille. (...) L'amour vrai n'est jamais méprisant, jamais avilissant, jamais cruel, jamais agressif, jamais violent. Il transforme une maison en palais, jamais en prison... (...) Oh la la ! Je crois que je me suis laissé emporter. (...) Je m'excuse mais j'ai tendance à faire cela quand je parle de mon sujet préféré.
- Ce n'est pas grave, c'est aussi mon sujet préféré, soupira la princesse. C'est drôle. J'ai rêvé toute ma vie de trouver l'amour vrai et je ne savais même pas ce que c'était.
- Ce qui explique pourquoi tu as eu du mal à le trouver. On ne peut pas trouver ce qu'on cherche à moins de savoir ce que c'est.
La princesse resta silencieuse et ses yeux se remplirent de larmes. Après quelques instants, elle parla :
- A cause de mon conte de fées, j'ai cru que ce que j'avais était l'amour vrai, fit-elle avec un certain malaise. Je croyais au bonheur du conte de fées malgré l'horreur de la réalité. Et je restais là à attendre et à espérer que mon rêve finisse par se réaliser.
- C'était par le passé. Maintenant nous sommes aujourd'hui. Ton conte de fées peut se réaliser si c'est le bon.
(...)
- D'après ce que vous me dites, l'amour vrai a l'air encore mieux que tout ce dont j'ai pu rêver sauf qu'on n'a pas le coeur battant et qu'on ne fond pas sous le regard de quelqu'un. C'est triste ! Plus que triste, c'est carrément déprimant.
Doc sourit.
- Je n'ai jamais dit que ton coeur n'allait pas battre et que tu n'allais pas fondre sous le regard d'un prince. J'ai seulement dit que pour choisir son prince, il ne fallait pas s'en remettre uniquement à ces manifestations physiques qui, permets-moi de te le dire, peuvent aussi t'empêcher de voir des panneaux indicateurs importants.
La princesse rougit et essaya de réprimer un gloussement. Puis elle se tut. (...) Enfin, la voix tremblante d'émotion, la princesse dit :
- Désormais, j'ai un nouveau conte de fées. Un conte de fées différent et meilleur : Vivre heureuse et trouver l'amour vrai avec un prince charmant heureux pour que nous puissions célébrer notre bonheur ensemble.
- Tu as fait beaucoup de chemin, Princesse, lui dit Doc. Auparavant, tu avais besoin d'aimer pour te sentir bien. Maintenant, tu peux choisir d'aimer parce que tu te sens bien.
- Vivrons-nous en parfaite harmonie, mon prince et moi ? fit la princesse rêveuse, la main sur la joue.
- Ca sera une harmonie parfaite dans son imperfection.
(...)
- Et nos coeurs battront-ils à l'unisson ?
- Non, ils battront ensemble séparément comme deux coeurs qui se sentent unis."
- Oui, mais dans les contes de fées, n'y a-t-il pas toujours un prince ?
- Dans les contes qu'on lit aux enfants le soir avant de s'endormir.
Mais les vrais contes de fées ont toujours une fin heureuse, avec ou sans prince.
La princesse se demanda pourquoi toute sa vie elle avait rêvé d'un prince charmant au point d'avoir l'impression de n'être plus personne sans son prince. Elle avait eu besoin de l'amour pour se sentir belle, unique, désirable. (...) Elle savait maintenant que si elle souhaitait encore ardemment avoir un prince dans sa vie, son bonheur ne dépendait plus de lui parce qu'elle s'aimait suffisamment pour se rendre heureuse - avec ou sans prince. (...)
- Mais je continue à vouloir trouver un prince qui fera battre mon coeur et qui me fera fondre quand il me regardera.
- C'est une vision bien romantique des choses. Mais on ne choisit pas son vrai prince charmant en regardant un inconnu dans les yeux et en se disant que c'est lui le bon.
- Alors comment le reconnaîtrai-je ?
- A son esprit pur et à son coeur généreux.
- Vous voulez dire qu'il sera comme dans le Texte Sacré doux, bon, plein de compassion et tout ça ?
- Oui, répondit Doc. Envers lui-même et envers les autres. Car on traite l'autre comme on se traite soi-même : avec bonté et acceptation ou avec dureté et rejet.
- Est-ce là le secret de l'amour vrai ? demanda la princesse.
- En partie, lui répondit Doc. L'autre partie, c'est d'aimer la personnalité de l'autre.
- Comment cela ?
- Eh bien, on ne peut pas aimer quelqu'un dont on n'aime pas la personnalité. Ce qui faut dire qu'il faut aimer la personne telle qu'elle est et non pas comme on voudrait ou comme on aurait besoin qu'elle soit.
La princesse médita ce qu'elle venait d'entendre puis demanda avec empressement :
- Y a-t-il encore d'autres parties au secret ?
- Oui, beaucoup d'autres. Par exemple, se faire confiance l'un l'autre, partager, être les meilleurs amis du monde. Dans l'amour vrai, il s'agit d'être libre et de grandir en maturité plutôt que d'attachement et de limitations. L'amour vrai signifie la paix plutôt que les conflits, la sécurité plutôt que la peur, dit Doc qui se mit à parler plus vite. L'amour vrai est synonyme de compréhension, d'honnêteté, de soutien, d'implication, de proximité et (...) de respect. Car lorsque quelqu'un n'est pas traité avec respect, il s'ensuit inévitablement une douleur profonde, perturbante, destructrice, nerveusement épuisante et qui ne fait pas partie de la beauté de l'amour vrai. (...)
- Mais sûrement que même l'amour vrai connaît des moments difficiles. Je veux dire que parfois les gens s'énervent et disent des choses...
- Oui, mais on peut être énervé par ce qu'a dit ou fait l'autre personne sans pour autant la mépriser ou la maltraiter. L'amour vrai signifie accepter de ne pas être d'accord avec quelqu'un sans pour autant considérer cette personne comme un ennemi ou un adversaire, ne pas être d'accord tout en continuant à considérer la personne comme une amie ou un coéquipier. Car dans l'amour vrai il n'est jamais question de faire la guerre ou de gagner une bataille. (...) L'amour vrai n'est jamais méprisant, jamais avilissant, jamais cruel, jamais agressif, jamais violent. Il transforme une maison en palais, jamais en prison... (...) Oh la la ! Je crois que je me suis laissé emporter. (...) Je m'excuse mais j'ai tendance à faire cela quand je parle de mon sujet préféré.
- Ce n'est pas grave, c'est aussi mon sujet préféré, soupira la princesse. C'est drôle. J'ai rêvé toute ma vie de trouver l'amour vrai et je ne savais même pas ce que c'était.
- Ce qui explique pourquoi tu as eu du mal à le trouver. On ne peut pas trouver ce qu'on cherche à moins de savoir ce que c'est.
La princesse resta silencieuse et ses yeux se remplirent de larmes. Après quelques instants, elle parla :
- A cause de mon conte de fées, j'ai cru que ce que j'avais était l'amour vrai, fit-elle avec un certain malaise. Je croyais au bonheur du conte de fées malgré l'horreur de la réalité. Et je restais là à attendre et à espérer que mon rêve finisse par se réaliser.
- C'était par le passé. Maintenant nous sommes aujourd'hui. Ton conte de fées peut se réaliser si c'est le bon.
(...)
- D'après ce que vous me dites, l'amour vrai a l'air encore mieux que tout ce dont j'ai pu rêver sauf qu'on n'a pas le coeur battant et qu'on ne fond pas sous le regard de quelqu'un. C'est triste ! Plus que triste, c'est carrément déprimant.
Doc sourit.
- Je n'ai jamais dit que ton coeur n'allait pas battre et que tu n'allais pas fondre sous le regard d'un prince. J'ai seulement dit que pour choisir son prince, il ne fallait pas s'en remettre uniquement à ces manifestations physiques qui, permets-moi de te le dire, peuvent aussi t'empêcher de voir des panneaux indicateurs importants.
La princesse rougit et essaya de réprimer un gloussement. Puis elle se tut. (...) Enfin, la voix tremblante d'émotion, la princesse dit :
- Désormais, j'ai un nouveau conte de fées. Un conte de fées différent et meilleur : Vivre heureuse et trouver l'amour vrai avec un prince charmant heureux pour que nous puissions célébrer notre bonheur ensemble.
- Tu as fait beaucoup de chemin, Princesse, lui dit Doc. Auparavant, tu avais besoin d'aimer pour te sentir bien. Maintenant, tu peux choisir d'aimer parce que tu te sens bien.
- Vivrons-nous en parfaite harmonie, mon prince et moi ? fit la princesse rêveuse, la main sur la joue.
- Ca sera une harmonie parfaite dans son imperfection.
(...)
- Et nos coeurs battront-ils à l'unisson ?
- Non, ils battront ensemble séparément comme deux coeurs qui se sentent unis."
extrait de La princesse qui croyait aux contes de fées de Marcia Grad p. 242-246
Merci de ton message, il m'a fait très plaisir, et je reviendrai flaner ici !
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